Benoit Kriegel
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La transformation digitale est autant une question de technologie que de culture. C'est surtout un changement qu'il s'agit d'accompagner.
Il y a d'abord les bons technologiques sur 4 facteurs qui rendent la transformation digitale possible:
- le stockage massifs des données, via le cloud et les datacenters
- les réseaux étendus pour échanger les informations, avec des débits croissants (4G, 5G, fibre)
- les terminaux qui permettent d'accéder à l'information: ordinateur, tablette, smartphone, (montres, lunettes connectées)
- les logiciels pour la manipulation et la création de valeur ajoutée sur les données
La combinaison des évolutions sur ces 4 facteurs entraine la profusion d'échange d'informations que nous constatons aujourd'hui.
Ensuite la transformation digitale s’accompagne de modifications profondes de la culture et des comportements.
"ATAWAD": Any Time Any Where Any Device
- l'évolution technologique a rendu possible la connexion « à la demande »
- immédiateté d'accès aux contenus
- hyper personnalisation
- accès nomade: le mobile dépasse le PC pour la consultation d’internet
Globalisation des échanges:
- accès et contact facile à l’autre bout de la terre
- suppression des contraintes: de temps de transfert de l’information, de distance, de compréhension...
- même la traduction instantanée s’est digitalisée (Google Traduction avec appareil photo mobile)
- le marché est mondial… et la concurrence aussi!
Software as a Service (SaaS):
- accès au logiciel en ligne, avec stockage des données sur le cloud et utilisation d’une infrastructure distante, plutôt qu’achat de logiciel, stockage local et installation sur infrastructure locale (disque dur ou serveur)
- amène de la flexibilité
- externalisation de l’infrastructure
Exemples: Microsoft 365, Netflix, Deezer, Shopify, Amazon...
Désintermédiation:
- mise à disposition de produits ou d’informations via une plateforme en se passant des intermédiaires qui faisaient le lien entre producteur et utilisateur
- le lien était nécessaire pour des raisons: de connaissances, d’accès à l’information, de matériel, d’encaissement de paiement, d’investissement ou géographiques
- l’intermédiaire était un lieu (magasin) ou des personnes (employé de l’agence de voyage, caissière)
Exemples: E-commerce, drive, Uber, Airbnb, BlaBlaCar, OpenClassroom
Simplicité de création de contenu:
- démocratisation de techniques/savoir autrefois restreints
- n’importe qui peut aujourd’hui faire une vidéo avec son smartphone, la monter en ligne, l’y stocker et la rendre accessible à des millions de personnes
- simplicité d’apprentissage: Youtube: 720 000 heures de vidéos ajoutées chaque jour
- entraine une profusion de contenus: l’enjeu n’est plus de trouver l’information, mais de la trier/vérifier (fake news, factchecking)
- ISO 9001 sur Google: 60 600 000 résultats
L’accélération du changement:
- les échanges sont de plus en plus rapides (buzz!)
- l’accès à l’information est de plus en plus rapide
- les innovations technologiques sont de plus en plus rapides
- les développement de nouveaux produits est de plus en plus rapide
- la durée de vie des produits est de plus en plus courte
- la durée de vie des compétences est de plus en plus courte
L'amplitude de ces changements, leur impact sur le monde professionnel et la fonction qualité sont énormes.
Il y a de vrais risques liés à la fracture numérique, à l’accessibilité, aux écarts d’acculturation au sein de personnel.
Donc quand on veut digitaliser la fonction qualité, c'est tout cela qu'il faut avoir en tête. Le changement est colossal et l'enjeu de la réussite de ce type de projet porte principalement sur l'adoption et l'appropriation par les collaborateurs. Et donc la gestion de ce changement pour eux.
Il ne faut surtout pas se focaliser uniquement l'outil ou la technologie digitale.